La vape évolue vite, mais une question revient toujours : qu’inhale-t-on vraiment quand on déclenche sa résistance à tel wattage, airflow plus ou moins ouvert ? De nouvelles synthèses de données clarifient les émissions des e-cigarettes et des Heated Tobacco Product (HTP) et permettent d’ajuster son setup en connaissance de cause.
Ce que disent les données indépendantes
Une méta-analyse conduite par des chercheurs de Lituanie et d’Estonie a agrégé 15 travaux utilisant des méthodes validées, non liées à l’industrie du tabac, avec des protocoles comme Health Canada Intense (HCI) et International Organization for Standardization (ISO).
Tous les résultats ont été harmonisés en concentration par bouffée et couvrent les familles suivies par la Food and Drug Administration : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, Composés Organiques Volatils, composés carbonylés, Nitrosamines spécifiques au tabac, nicotine et monoxyde de carbone.
Par rapport à la fumée de cigarette combustible, la cigarette électronique montre des réductions de HAP de 99 %, de COV de 100 %, de composés carbonylés d’environ ≈100 %, de TSNA de 99 %, de nicotine de 81 % et de CO de 99 %.
Les HTP affichent des diminutions de HAP de 96 %, de COV de 99 %, de composés carbonylés de 65 à 95 %, de TSNA de 89 à 94 %, de nicotine de 82 % et de CO de 98 %, avec une réduction moyenne d’environ 91 % pour les HTP et 98 % pour les e-cigarettes.
Ces chiffres s’alignent avec des travaux antérieurs, notamment une étude française de 2020 (Institut National du Cancer, Institut de Recherche en Santé publique) publiée dans le Journal of Hazardous Materials le 7 July 2020, indiquant qu’« l’IQOS (produit du tabac chauffé fabriqué par le cigarettier Philip Morris International, N.D.L.R.) pourrait être moins nocif que la cigarette de tabac, mais considérablement plus nocif que le vapotage. »
Paramétrer sa vape pour limiter les indésirables
Pour réduire la formation de carbonylés issus de la surchauffe, évitez de pousser le wattage au-delà de la plage recommandée par la résistance et privilégiez un airflow suffisamment ouvert pour abaisser la température de la coil.
Les coils mesh répartissent mieux la chaleur et permettent souvent une vaporisation efficace à puissance plus modérée. Le contrôle de température (TC) avec fils compatibles aide à prévenir les dry hits.
Côté e-liquide, un ratio PG/VG adapté à votre style (MTL vs DL) et des arômes de qualité limitent les dépôts sur la résistance.
Remplacez régulièrement le coton, nettoyez le drip tip, et n’oubliez pas que la nicotine règle la satiété : un dosage ajusté évite de surconsommer par bouffées répétées.
Pour les HTP, la stabilité thermique de l’appareil et l’état du stick influencent aussi les émissions : suivez les recommandations du fabricant et maintenez le dispositif propre.
Comparer à bon escient : limites et contexte
Attention aux biais de comparaison : les études ne partagent pas toutes les mêmes protocoles et peu mesurent simultanément cigarette, e-cigarette et HTP.
Une baisse d’émissions ne se traduit pas mécaniquement en baisse proportionnelle de risque sanitaire. Les produits alternatifs restent réservés aux adultes fumeurs ne parvenant pas à arrêter par d’autres moyens, en respect des réglementations.
Pour un panorama méthodologique détaillé, on pourra consulter la publication de 2025 dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health.
En pratique, pour une expérience optimisée et plus maîtrisée, sélectionnez un matériel fiable, réglez votre puissance en fonction de la résistance, travaillez l’airflow, et entretenez votre atomiseur. Restez informé des avancées (coils mesh, TC, algorithmes de chauffe des HTP) et appuyez-vous sur des sources indépendantes pour guider vos choix, que vous soyez débutant en MTL discret ou expert en DL aérien.